dimanche 5 avril 2009

Sur les rails (3)

Mais c'est finalement la soirée qui a été la plus parisienne. J'étais resté pour tenir compagnie au président qui avait besoin de se relaxer après sa journée avec Max Guazzini.
C'est Bastaraud qui a ramené l'équipe à l'hôtel sur les coups de 4 heures du matin. Il portait Doming sur son dos, traînait Elvis de la main droite et Julien de la gauche. Il a benné tout ce petit monde à la réception en me faisant appeler. Quand je suis arrivé, il m'a dit :
- Tiens, je te les rends : moins fragiles que les bibelots toulousains, mais moins rustiques que les tracteurs Catalans...
J'ai demandé, horrifié :
- Mais où avez-vous passé la nuit ?
- A une soirée karaoké avec Pieter de Villiers et Matt Stevens. Super ambiance, toute l'équipe y est encore. Comme je suis le plus jeune, ils m'ont demandé de vous déposer. T'inquiète pas, ils se sont endormis avant l'after et ils n'ont pas pu goûter à tout... A tout à l'heure...
J'ai préféré ne pas répondre : pour le coup, j'avais pas envie de rigoler. Toute une éducation à refaire. J'ai envoyé tout le monde se coucher et demandé à Jamie de transborder les trois paquets.
Lorsque j'en ai parlé à Jean-Marc le lendemain matin, il m'a dit :
- C'est une façon comme une autre d'évacuer la pression... Si on gagne, on pourra toujours dire qu'on s'est mis minable pour l'emporter.
Il a haussé les épaules et il est reparti bouquiner la vie d'Ernest Shackelton, l'homme des situations désespérées...

samedi 4 avril 2009

Sur les rails (2)

Après trois heures de transport en commun, les joueurs ont fini par arriver au terrain d'entraînement du SF. Là, pas de bol : le terrain était pris par les juniors Reichel de Massy.
Landreau s'est retourné vers Domi :
- P***, Christophe, c'est toi qui devais réserver le terrain à la mairie.
- Escuze ! J'ai dû me mélanger dans les dates.
Et d'ajouter en rigolant :
- J'espère que j'ai pas fait la même chose pour la réservation du stade de France !
Là, j'ai vu Guazzini se raidir.
- Nan, j'déconne !
On a fini par une partie de "touché" sur le parking.
- Ca développe l'agilité de jouer avec des crampons sur du bitume, m'a confié Domi.

Sur les rails

La veille du match, comme Paris, c'est pas très grand et qu'on s'y ennuie vite, le staff du Stade Français nous a pris en charge à la descente de l'avion. Et là, j'ai pris conscience des moyens et des structures d'un club français qui gagne des titres.
D'abord, Max Guazzini est venu chercher le président à l'aéroport dans sa cadillac rose. Il écoutait Mike Brant à fond, les cheveux au vent, chantant à tue tête "On se retrouve par hasard". J'ai bien vu que le président n'était pas très "late seventies", peut être à cause de la finale contre Béziers... En tout cas, en sautant par-dessus la portière (parce qu'elle était bloquée), il a marmonné un truc du genre :
- On ne devrait jamais quitter Eygalières.
C'est Christophe Dominici qui m'a emmené à l'hôtel dans sa Porsche jaune qu'on reconnaît bien à l'autocollant "Parce que Toulon" sur la vitre arrière.
Il s'est excusé de l'absence d'Ewan :
- Il m'a dit qu'il pouvait pas venir parce qu'il avait des vidéos à regarder pour le match de demain ou un truc comme ça... Trop sérieux ces anglo-saxons... Je dis pas ça pour toi, remarque. De toute façon, il est comme votre salle des trophées à l'ASM : il sert à rien...
Et puis les joueurs se sont occupés des joueurs : ils les ont accompagnés au RER. Parisse s'est excusé :
- Désolé, le budget "transport" a servi à payer le spectacle d'avant match contre l'USAP...

On va tous à Paris

Bon Paris et le Stade de France, c'est pas vraiment une nouveauté pour nous. On peut dire qu'on y a nos habitudes. A tel point que, pendant le voyage, j'ai vu Roro ressortir le texte de son interview de fin de match de l'année dernière.

Il faut dire que depuis qu'il est capitaine, il bosse vachement sa communication. Il a un contrat pour faire la couverture de "Sports Auvergne" une fois tous les deux numéros et il a pris des cours au Toulousaigne Institioute of Gaillenovesse for communication. Il s'est même fait un petit cahier avec des textes à trous.
Quand on gagne, le discours type, c'est :
- On ne va pas s'enflammer pour cette victoire contre .... . On ne veut surtout pas se projeter sur le prochain match contre ... . On va savourer cette victoire avant de reprendre l'entraînement.
Quand on perd, c'est :
- C'est sûr, c'est une nouvelle défaite au Stade de France. Mais nous ne sommes pas maudits. On est tombé contre une très forte équipe de ... . Mais je vous promets qu'on va revenir l'année prochaine et qu'on gagnera.
Je ne sais pas pourquoi, mais là, il révisait le discours numéro 2.

dimanche 29 mars 2009

Le temps s'est arrêté à Sapiac

Sapiac, c'est le temple du paranormal :
D'abord, Brock a manqué des coups de pied.
Ensuite, Dalla riva a réussi un drop de cinquante mètres.
Pour finir, Brive est 5ème.

C'est officiel : Brock a retrouvé le monde des Michalak et des Merceron. D'un autre côté, comme le dit le vieux proverbe auvergnat, "à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire en demi finale"...

Nous avons finalement regagné le bus. J'ai recompté pour vérifier qu'on avait oublié personne. La dernière fois, Benoit Baby s'était caché dans le coffre de la voiture de Guy Novès : il ne voulait plus repartir, il voulait "retourner chez ses copains rugbymen"...
En fait, c'était un passager clandestin qu'on avait. J'ai mis du temps à reconnaître Vilimoni. En fait, il s'était coupé les cheveux pour ressembler à Jimmy Marlu, pensant que ça éveillerait de vieux souvenirs chez Jean-Marc. Lorsque je lui ai dit qu'il s'était trompé de bus, il m'a supplié à genoux :
- S'il te plaît, coach, emmène moi avec vous. Je ne serai pas jaloux de Nap's. Je serai sympa avec Esterhuizen. Je jouerai aux cartes avec lui dans les tribunes. Ici, ils ne veulent jamais me faire la passe. Imagine combien je peux marquer d'essais avec l'ASM si je peux en marquer 10 avec Montauban...
Ca a duré comme ça pendant cinq minutes. Il a fallu que Jamie l'évacue pendant que Laurent Travers le menaçait de l'emmener à Castres l'année prochaine.
- Non, pas Castres, pas Castres. Je peux encore jouer au rugby ! Je peux encore jouer au rugby !
Finalement, sa voix s'est éteinte petit à petit et a laissé place à un grand silence.
Tout le monde a détourné le regard et plus personne n'a osé adresser la parole à John Senio jusqu'au retour...

samedi 14 mars 2009

CSBJ : Ce Super Brock James

The Brock James facts :
  • Brock James ne joue pas au rugby : Brock James est le rugby.
  • Brock James ne manque pas de pénalité : il vise à côté des perches.
  • Brock James s'arrêtera de réussir ses coups de pied lorsqu'il l'aura décidé.
  • Brock James ne manque pas de plaquage : Brock James offre le porteur du ballon à sa troisième ligne.
  • Brock James n'est pas plaqué : Brock James se sacrifie pour l'équipe.
  • Ce n'est pas Brock James qui tombe, c'est la pelouse qui s'élève vers Brock James.
  • Brock James ne commet pas d'en-avant : c'est la terre qui ne tourne pas assez vite.
  • Si Brock James a attendu 2000 ans avant de venir en Auvergne, c'est pour ne pas faire d'ombre à Vercingétorix.
  • Brock James ne tape pas dans le ballon : c'est le cuir qui frémit de plaisir au contact du son divin pied.
  • Brock James n'a pas joué contre le CSBJ : le CSBJ a regardé jouer Brock James.
  • Vern Cotter ne remplace pas Brock James : Brock James estime qu'il a suffisamment marqué de points pour aujourd'hui.
  • Brock James ne s'entraîne pas : Brock James se perfectionne.
  • Brock James est.
The Brock James facts

samedi 7 mars 2009

BD au BO

Aujourd'hui, je me suis enfin rappelé pourquoi j'avais recruté Brent Russel. J'ai cru voir Floch quand il est en forme : c'est dire si j'ai bonne mémoire...
On n'a encore pas fait un grand match alors que Biarritz a tout donné et on a failli gagner. Dans les vestiaires, les gars n'avaient même pas l'air déçu. Au contraire, ils affichaient presque la satisfaction du devoir accompli.
Avant d'avoir pu dire quoi que ce soit, Elvis est venu me voir et m'a dit avec un petit sourire entendu :
- T'inquiète pas coach, on gère...
Ne sachant pas trop comment le prendre, je me suis fait un petit plaisir en rédigeant le résumé du match sur le site du club, un autre grand moment de communication soviétique, où j'ai pu annoncer en toute quiétude que Biarritz avait été "Incapable de franchir le rideau défensif clermontois"
. A force de raconter toutes ces énormités, je vais finir par me faire rire.
Sur le chemin du retour, en réfléchissant aux paroles énigmatiques d'Elvis, j'ai réalisé qu'on était en train de vivre l'inverse des matches allers : on gagne contre ceux qui nous avaient battus et on perd contre ceux qu'on avait battus. Ce qui fait que je ne suis pas optimiste pour la réception de Bourgoin, même si perdre contre le CSBJ relève actuellement de l'exploit. Même Toulon n'y est pas parvenu...

Maître Guy

Le match de Toulouse me laisse perplexe : on se fait concasser en mêlée, contrer en touche, les Toulousains monopolisent le ballon pendant une mi-temps et on ramène le point de bonus. Il faudrait tout de même que j'en parle aux joueurs pour leur demander s'ils font exprès de gérer les temps faibles de la saison où si on continue de jouer à la clermontoise...
En tout cas, si on est encore loin du jeu à la toulousaine, je me rapproche de notre maître à tous, Guy Novès, en tant que communiquant. Ma dernière interview est un modèle du genre, même si je le reconnais humblement, je n'arrive pas au niveau de maître Guy.
Pour le plaisir, je me cite, parlant du prochain match à Biarritz : "Oui, mais je ne veux pas regarder trop loin devant, sinon on ne vit pas assez dans le présent, et il peut être très compliqué comme c'est le cas en ce moment. Même si je le voulais, je suis malheureusement dans l'incapacité de donner la composition. On verra en fonction des joueurs qui seront disponibles. On fera une équipe... j'espère." Un peu plus, et j'éclatais de rire...

samedi 28 février 2009

ASM, c'est haut...

Avant le match contre Castres, Brock s'est adressé à l'équipe dans les vestiaires :
- Il est plus facile pour un chameau de passer par le chas d'une aiguille que pour Brock James de rater une pénalité.
Nous sommes tous tombés à genoux devant lui, implorant :
- Saint James, apporte-nous nos transformations hebdomadaires et pardonne-nous nos offensives imparfaites, donne nous nos cinq points dominicaux et ne nous soumets pas aux relances adverses consécutives à un jeu au pied défaillant. Amen.
Alors, Brock a dit :
- Venez et suivez-moi, n'ayez pas peur.
On est entré sur la pelouse et Castres a pris quarante points comme quarante jours de pénitence dans le ventre mou du top 14.
A la fin du match, toujours dans les vestiaires, Brock a repris la parole, et, désignant Nap's, a dit :
- Napolioni, tu es le roc sur lequel je bâtis notre succès. Va sur les pelouses de France et d'Europe planter ces essais comme autant de bonnes graines séparées de l'ivraie de la défaite.
Et, d'une seule voix, l'équipe a répondu :
- Merci, Saint James, de multiplier les points.

dimanche 22 février 2009

No win in Toulouse

A la fin du match à Toulouse, je leur ai dit, pour leur remonter le moral, qu'on avait gagné au stadium l'année dernière mais qu'on avait perdu au stade de France.
Mario a trouvé bon de renchérir :
- C'est sûr, ça ne veut rien dire parce que l'année d'avant, on avait perdu à Toulouse et perdu au stade de France...
Pour une fois que j'essayais d'être sympa...
Cette équipe me donne une impression étrange : j'ai le sentiment qu'ils ont fait exprès de ne pas lâcher les chevaux pour éviter de se remettre la pression comme l'année dernière.

Quand j'ai fait part de cette idée au président, il m'a répondu :
- Ouais, pourquoi pas... Mais ce serait bien que cette année on aille chercher du plaisir ailleurs que dans la souffrance...

mardi 17 février 2009

Vamos voltar

Ce n'est qu'au retour que Jean-Marc m'a annoncé la bonne nouvelle :
- Comme c'étaient les soldes, ils m'ont proposé une deuxième année pour le prix d'une. Donc, vous y retournez l'année prochaine. Sinon, c'était sympa ? Vous êtes allé dans le petit restau de morue que ma femme de ménage vous avait indiqué ? Et les Portugaises, elles sont plus jolies qu'à Clermont ? Pourquoi est-ce que tous les joueurs ont l'air déprimés ? En tout cas, super ski à Super Besse : poudreuse légère, pas trop froid, grand bleu. T'as vu le bronzage ? Tu ne dis rien ? De toute façon, le président a été très clair : on est encore trop faible sur les CSP SUP d'origine lusitanienne à Clermont : on est très mal positionné par rapport au foot. Donc, à fond sur le Portugal !
J'ai failli avoir une réaction violente mais je me suis calmé en pensant que pendant ce temps-là, au moins, il n'avait pas acheté de joueur...

lundi 16 février 2009

Que c'est triste Faro...

- Ma femme de ménage m'avait pourtant recommandé cet endroit. Sinon, il fait beau en Auvergne.
C'est la seule chose que Jean-Marc a trouvé à nous dire au téléphone quand on l'a appelé pour lui expliquer qu'on s'entraînait depuis trois jours sous la pluie. Pour préparer des mois de mai qui chantent, on a fait mieux.
Enfin, on a déjà pu réfléchir au plan B au cas où il pleuvrait à Bordeaux ou à Marseille le jour de la demie...
Sinon, j'ai commis l'erreur d'emmener les joueurs voir un spectacle de Fado, pour leur changer les idées : A la fin de la représentation, ils étaient tous en pleurs. Jacquet et Domingo se sont ensuite enfermés deux jours pour jouer à la playstation. Pierrot avait l'air encore plus abattu que d'habitude. Roro a lâché que c'était plus triste que de perdre trois finales. Il n'y avait que les Argentins qui semblaient avoir tenu le coup. Quand je suis allé voir Mario, il m'a dit, avec sa voix rocailleuse de gaucho de la pampa :
- Tout ça ne vaut pas un bon vieux tango de chez nous. Tu te souviens, Martin, de cette milonga qui parle du départ et de la perte ?
Martin a répondu :
- Adios Argentina ?
- Exactement !
Et là, ils se sont mis à psalmodier une chanson à faire dresser les poils du dos de Jamie Cudmore ou à faire repousser les cheveux sur la tête de Keith Woods. A côté de ça, Tana Umaga dansant le kapa o pango me faisait l'effet d'un spectacle de Holiday on Ice.
Je suis finalement parti me coucher en chialant comme un môme. Heureusement, j'avais gardé le doudou que j'avais offert à Brock à son arrivée à Clermont et qu'il m'avait rendu avant de partir se marier et je me suis endormi en le serrant très fort dans mes bras, rêvant à tous les essais que Naps allait marquer d'ici la fin de la saison.

dimanche 15 février 2009

Voyage de classe

Après les States, le Portugal...
Le plus dur a été de me séparer de Brock qui partait se marier en Australie. J'ai d'abord vérifié que la compagnie aérienne ne figurait pas sur la liste noire. Ensuite, je lui ai dit de bien réfléchir : s'il avait des doutes, il était encore temps de faire demi tour, il était jeune, il avait le droit d'avoir fait une erreur. Est-ce qu'il avait bien tout pesé ? Que ce n'était pas comme choisir entre faire jouer son premier centre dans l'intervalle et taper une chandelle dans la zone 4...

Je ne sais pas pourquoi, mais il avait l'air plutôt amusé au moment où je lui ai remis son petit tupperware avec son Saint Nectaire et ses pâtes de fruits... Ce doit être ça la classe des grands joueurs : décontraction dans les moments difficiles...
C'est drôle comme l'aérogare d'Aulnat m'a paru grande et vide tout d'un coup. Il a fallu que je rejoigne les autres qui étaient en train d'embarquer. Entre temps, j'ai fait un détour pour m'isoler et pleurer : Dieu qu'il est difficile de voir sa projéniture quitter le domicile familial et voler de ses propres ailes.

dimanche 1 février 2009

En arrière Bayonne

Ce n'est pas pour me vanter, mais un autre de nos poursuivants est venu chercher sa valise de points à Clermont.
Ce qui m'inquiète et me rassure à la fois : comment peut-on jouer aussi mal et marquer autant ? Il faudrait que j'en parle à Bernard Laporte...

vendredi 30 janvier 2009

Achats compulsifs

Après notre conversation sur le recrutement, j'ai bien senti que Jean-Marc s'était rallié à mes arguments mais qu'il y avait une pointe de déception dans sa voix.
Quelques jours plus tard, il est revenu me voir, triomphant comme Max Guazzini dans une cadillac rose.
- Jacques Fourie !
- Quoi, Jacques Fourie ?
- J'ai eu Jacques Fourie, et je peux peut être avoir de Villiers !
- Le pilier ?
- Nan ! le centre !
- Qu'est ce que tu veux que je fasse des deux centres des Springbocks ? J'ai déjà Joubert, Canale, Baby, Migniardi, Garcia, et, si je veux, Napo !
- Chez les Lions, ils soldent les soldes ! Pour un deuxième centre acheté, ils te donnent le premier !
- Moi je préfèrerai qu'ils nous donnent leur talonneur : ça va finir par se voir que Mario a en fait 47 ans et en plus, il n'est pas sélectionné !
- Bon okay - je vais voir ce que je peux faire...
- Et tu ne crois pas qu'on aurait comme une absence de profondeur de banc au niveau deuxième ligne ?
- Jack !
- Jack ?
- Chris Jack !
- Tu ne vas pas me dire qu'aux Saracens...
- Si, ils soldent les soldes !
Quand j'ai vu le sourire de Jean-Marc, je me suis dit que la crise financière avait au moins fait un heureux...

samedi 24 janvier 2009

Sale dimanche

Bon, l'Europe, c'est terminé !
J'avoue éprouver des sentiments mitigés : entre regrets, colère, impuissance et soulagement. Ce qui fait que je vais continuer à conserver ce visage fermé qui a fait ma légende.
Pas la peine de parler de ce déplacement à Sale, où Jean-Marc en a tout de même profité pour faire ses courses.
Finalement, ce qui me cause le plus de regrets, c'est que les autres équipes du top 4 soient éliminées : tout ce qui fatigue mes ennemis me rend plus fort...
Heureusement, la qualification de Toulouse va encore permettre à Guy Novès de nous faire pleurer (et rire pour ceux qui peuvent) à l'occasion de ses pathétiques interviews...

mardi 20 janvier 2009

Sale for sale

Ca y est : la période des soldes est lancée et Jean-Marc a fait son shopping avec l'opiniâtreté et la ferveur d'une ménagère sevrée de téléachat ou comme un auvergnat qui compenserait un manque de Brennus...
Au début, ça commençait plutôt bien : sur mes conseils, il est allé chercher une ex-future star sur le retour (non sélectionnée en équipe nationale bien sûr, hin hin ! - non, je n'ai pas ri) pour faire la doublure de Brock (et en plus, lui, il plaque !) et il nous a débauché un demi de mélée qui nous évite de réfléchir au problème de son remplacement pour la prochaine décennie. En revanche, je n'ai pas pu l'empêcher de recruter le "meilleur joueur du championnat d'Angleterre 2006". Il est venu me voir, tout sourire, en me disant :
- C'est une affaire ! A Sale, ils soldent les soldes ! Tu prends un Chabal, il te mettent un pilier en prime !
Je lui ai répondu :
- Ah non ! Pas de star dans l'équipe. C'est pas pour rien que j'ai demandé à Roro de se couper les cheveux, à Julien de se faire pousser la barbe et à Elvis de se remettre le dentier pendant les interviews. En plus, il va nous boucher la douche à tous les coups avec ses dreadlocks... Prends plutôt White : nous, notre spécialité, c'est les vieilles gloires ou les espoirs déçus qui se sont déjà grillés à Toulouse et à Toulon...

samedi 10 janvier 2009

On a battu les champions 2012 !

Deffins, ça ne veut pas dire "deux fois fin"... Aller raconter qu'on veut être champion dans trois ans et qu'on vise les demies avant d'aller à Toulouse et de recevoir Clermont, ce n'est pas la preuve qu'on est entouré deffins psychologues. Enfin, on ramène cinq points du pays des ambitions "deffins-tes" en jouant pendant 30 minutes... Okay, j'arrête les jeux de mots, mais il faut dire que ça fait tellement plaisir... Quand je pense que Jean-Marc n'a pas pu assister à ça. Le président, lui, a eu la victoire modeste. A la fin du match, il s'est approché de Philippe Deffins et, d'un air sérieux et compatissant, lui a dit :
- Je sais ce que tu ressens. Au fait, je voulais te prévenir : tu vas souffrir, beaucoup souffrir...
Parfois, il m'inquiète, le président...

samedi 3 janvier 2009

Give the ball to Nap's !

Bon ben voila. Je rentre de vacances, tranquille. Les joueurs sont prêts, on prend cinq points et Toulon trente-cinq. Il faudra penser à inviter Madame Nalaga pour les demies et la finale...
J'espère qu'on ne va pas nous enlever le bénéfice de cette victoire. J'ai peur qu'on nous accuse d'avoir joué contre une équipe qui fausse le championnat. C'est vrai que Toulon est un peu dans une dimension parallèle. On ne sait plus très bien si c'est une équipe de pro D2 qui joue en TOP 14 ou si c'est une équipe de TOP 14 qui joue comme en PRO D2...

jeudi 1 janvier 2009

Directement en touche


A ce moment-là, Floch a balancé, un peu à la manière dont il balance des chandelles quand il ne sait pas comment relancer, justement :
- Un plan de relance ? Et ils sont où les milliards ?
Ca a fait ricaner tous les jeunes. Moi, j'ai failli lui répondre qu'ils sont dans les relances qu'il a rendues à l'adversaire depuis le début de la saison, mais ç'aurait été déplacé...
Enfin, le président a parlé des raisons d'éspérer. Là, tout le monde s'est arrêté, même Jacquet a mis sa DS sur pause et a levé la tête. Le président a bien vu que chacun attendait quelque chose. Il a eu un moment d'hésitation, et on a bien senti qu'il cherchait une façon de s'en sortir. Heureusement, il n'est pas le maire d'Eygalières pour rien : il a parlé de l'engagement des partenaires et du soutien du public. On s'est remis à respirer normalement et Jacquet a repris sa partie de Rugby manager.

Fontès : le Sarko des Alpilles

Pour ses voeux, on aurait dit que le président s'était inspiré d'un autre président.
D'abord, il avait fait installer deux drapeaux derrière lui : celui de l'ASM et de l'IRB. Cette alliance du jaune, du vert et du bleu, ça m'a fait penser à la gastro que j'ai eue à Noël et ça ne m'a pas paru de très bonne augure pour la suite.

Puis ils nous a parlé de la crise que nous traversions. Tout de suite, j'ai pensé au chômage technique des usines Michelin mais je me suis aperçu qu'il parlait rugby lorsqu'il a évoqué mon nouveau plan de relance. Là, j'ai pas très bien compris, vu que mon plan de relance, c'est Mignoni-Baby-Nalaga, et il n'est pas nouveau...

2009, année du Brennus ?

Aujourd'hui, on a reçu les voeux du président. Ca a été encore plus compliqué de motiver les joueurs d'y aller que de les obliger à les faire monter dans le bus pour Mont de Marsan.
Mais enfin ils étaient à peu près tous là, à se regarder en chiens de faïence, un peu comme pendant le match à Bayonne. Puis le président est monté sur l'estrade de l'espace jaune et bleu : il avait pas l'air très frais.

- C'est le décalage horaire avec les Bouches du Rhônes, a soufflé Mario.
Si j'avais pu, j'aurais rigolé mais j'ai préféré réprimer un rictus...
A ce moment là, Russel a demandé à Roux :
- C'est qui le mec qui parle à côté de John-Jacques Lhermet ?
C'est encore Mario qui a répondu, sérieux comme un gaucho :
- C'est le maire d'Eygalières...
Puis il s'est retourné laissant les deux Africaners dans la plus profonde incompréhension.
Un peu plus loin, j'entendais Loic Jacquet faire une démonstration à Thomas Domingo de sa Nintendo DS qu'il avait reçue à Noël.