mercredi 30 novembre 2011

L'ASM en 26 lettres (2)

F comme Fight
A Clermont, on aime bien le fight. On pourra toujours nous dire qu'à côté des Vincent Moscato, Alain Carminati ou Marc Cecillon, l'ASM, avec ses Cudmore, Privat ou Ménieu, pour ne citer que les plus récents, est encore loin des sommets, il est rare, cependant, que l'on s'enlève dans les regroupements en Auvergne. Et ce n'est pas un certain Olivier Mallaret, qui fut le premier challenger de Moscato, non pas sur un ring, mais sur une pelouse au cours d'un corps à corps épique qui s'est longtemps poursuivi alors que le ballon avait eu le temps de parcourir une bonne soixantaine de mètres à l'autre bout du terrain, et à côté duquel le face à face Cudmore - O'Connell à Limerick en 2008 fait figure de je-te-tiens-tu-me-tiens-par-la-barbichette, qui démentira. Et puis n'est-ce pas le grand Bernard "Dada" Chevallier qui a déclaré : "Un coup de poing, c'est pas salaud, c'est nerveux" ?

G comme Gaétan Hery
"J’ai posé la balle, regardé rapidement où étaient les poteaux et j’ai tapé aussi fort que possible." C'est ainsi que L'ASM, dans l'élite depuis 1925, a sauvé sa tête le 16 avril 1995, dans un match de la tristement célèbre "Coupe Dédé Moga" (élégante traduction française de "play down"), contre le SBUC de Bernard Laporte, à l'issue d'un match dont seul le rugby est capable de nous gratifier (un arrière-goût de ce que cela à dû être ici). L'ASM doit certainement à Gaétan Héry, auteur du coup de pied de la gagne, qui entraîne aujourd'hui les Réchappés, un bout de son bouclier de Brennus, car sans lui, nul ne sait ce qu'il serait advenu du club après une rétrogradation en division inférieure dès les débuts du professionnalisme...

H comme HCUP
La HCUP est une belle femme qui semble chaque saison (du moins depuis que Vern est là...) promise à l'ASM mais qu'un plus beau parti (en général irlandais) nous ravit invariablement. Le système est tel que, les mauvais résultats entraînants des poules compliquées et réciproquement, le speed dating se termine souvent avant la fin du premier tour... Toutefois, la coupe aux grandes oreilles (et à la gueule de pilier) permet chaque année aux supporters de l'ASM (et d'un autre club qui, après avoir terrassé la bête, va souvent au bout) de profiter au Michelin de l'un des plus beaux matches de l'année et de trouver un prétexte pour aller picoler loin de Maman en Irlande...

I comme Image
L'image de l'ASM est très particulière dans le monde de l'ovalie. Si la structuration, la politique d'investissement à long terme, les résultats du centre de formation et la régularité suscitent l'admiration, le club souffre indéniablement d'un déficit d'image, en comparaison d'autres écuries du top 14 qui n'ont pourtant pas la même constance au plus haut niveau mais dont les avanies remplissent régulièrement les colonnes des gazettes. A l'ASM, il ne se passe jamais rien. Pas de caprices de star. Pas de transferts pharaoniques. Il faut dire qu'à l'ASM, il n'y a pas de star. Non que l'on ne pourrait s'en payer, ni qu'aucun joueur ne pourrait accéder à ce statut. Non, ce n'est tout simplement pas dans l'ADN du club. De même, les intrigues y sont peut être moins passionnées, et surtout plus dissimulées qu'ailleurs. Le pire ennemi du club, c'est Olivier Magne, c'est dire... Pas de déclarations fracassantes du président, et lorsque le manager ose faire une sortie un peu provocante, les ténors de la réaction à l'emporte pièce le mouchent aussitôt. D'ailleurs, comment voulez-vous qu'un club aussi sérieux, à l'électroencéphalogramme médiatique d'une vache Salers, porte drapeau d'une ville aussi people que Davit Zirakachvili et aussi humble et discret dans la victoire que dans la défaite puisse intéresser quelqu'un désireux que faire de l'audience sur du spectaculaire à bon compte ?..

J comme Joueur issu de la formation française
La formation est l'une des marques de fabrique du club, en fait depuis 1995, date des débuts de ce qui ne s'appelait pas encore "centre de formation". Sous la houlette de Alain Gaillard et de Jean-Marc Lhermet, puis de Bertrand Rioux, elle a donné des résultats exceptionnels (Domingo, Buttin...), mais aussi certainement d'autres joueurs moins talentueux qu'on ne connaît pas, justement parce qu'ils sont moins talentueux, ou dont on ne veut pas se rappeler parce qu'ils sont partis jouer ailleurs. Pourtant, les "joueurs issus du centre de formation" sont, par essence, extraordinaires, car, avec leur tatouage de l'ASM au fer rouge sur le front, ils sont les cache-sexe modernes du professionalisme qui permettent d'avoir l'illusion qu'un rugby du terroir existe encore. Et qu'importe qu'ils viennent de Dunkerque ou des Fidji... Quant à ceux qui ne sortent pas des centres de formation, on se doute bien qu'ils ont appris la passe sur un pas quelque part, mais où ? Sont-ils les produits d'une autogénèse, d'une formation spontanée ? Ont-ils appris le rugby sur le tas, jouaient-ils sur un terrain vague de la banlieue parisienne, préférentiellement du côté de Massy, lorsqu'ils ont été repérés par la BAC qui leur a dit : "Le rugby ou la prison ?" Ont-ils vu Pascal Papé leur apparaître dans une grotte et leur dire, leur montrant un ballon : "Tolle, Lude !" ? En définitive, ces joueurs-là seront peut être les derniers à avoir été éduqués plutôt que formés...

La suite à la prochaine lettre !

De A à E ici.

1 commentaire:

  1. j'aime beaucoup la partie sur l'image, elle est très représentative et donne encore plus envie de soutenir l'ASM ! :)
    Anne-Lise

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