Mais soudain, quelqu'un a éteint la lumière. La nuit est tombée et les corbeaux sont revenus hanter nos pensées. De favoris de la HCUP, on est devenus outsiders du Challenge...
En plus, je crois que Brock nous fait une petite allergie à l'Irlande. Lorsque, avant de partir, je lui ai rappelé où était l'Ulster, il a blêmi et il nous a fait une crise d'urticaire. A l'hôtel, il est arrivé tout paniqué dans ma chambre en me suppliant de ne pas le faire jouer sur cette terre maudite. Il m'a dit qu'il venait de voir un corbeau qui lui avait dit "Tu ne réussiras jamais plus un coup de pied".
Et effectivement, lorsqu'il est entré en jeu, il a failli décapiter un korrigan en tentant une pénalité.
Au large je poussai le volet ; quand, avec maints enjouement et agitation d’ailes, entra un majestueux Corbeau des saints jours de jadis. Il ne fit pas la moindre révérence, il ne s’arrêta ni n’hésita un instant : mais, avec une mine de lord ou de lady, se percha au-dessus de la porte de ma chambre - se percha sur un buste de Pallas juste au-dessus de la porte de ma chambre - se percha, siégea et rien de plus.
Alors cet oiseau d’ébène induisant ma triste imagination au sourire, par le grave et sévère décorum de la contenance qu’il eut : « Quoique ta crête soit chue et rase, non ! dis-je, tu n’es pas pour sûr un poltron, spectral, lugubre et ancien Corbeau, errant loin du rivage de Nuit - dis-moi quel est ton nom seigneurial au rivage plutonien de Nuit. » Le Corbeau dit : « Jamais plus. »
Edgar Allan Poe, Le Corbeau (The Raven), traduit en français par Stéphane Mallarmé, 1875.
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