samedi 28 février 2009

ASM, c'est haut...

Avant le match contre Castres, Brock s'est adressé à l'équipe dans les vestiaires :
- Il est plus facile pour un chameau de passer par le chas d'une aiguille que pour Brock James de rater une pénalité.
Nous sommes tous tombés à genoux devant lui, implorant :
- Saint James, apporte-nous nos transformations hebdomadaires et pardonne-nous nos offensives imparfaites, donne nous nos cinq points dominicaux et ne nous soumets pas aux relances adverses consécutives à un jeu au pied défaillant. Amen.
Alors, Brock a dit :
- Venez et suivez-moi, n'ayez pas peur.
On est entré sur la pelouse et Castres a pris quarante points comme quarante jours de pénitence dans le ventre mou du top 14.
A la fin du match, toujours dans les vestiaires, Brock a repris la parole, et, désignant Nap's, a dit :
- Napolioni, tu es le roc sur lequel je bâtis notre succès. Va sur les pelouses de France et d'Europe planter ces essais comme autant de bonnes graines séparées de l'ivraie de la défaite.
Et, d'une seule voix, l'équipe a répondu :
- Merci, Saint James, de multiplier les points.

dimanche 22 février 2009

No win in Toulouse

A la fin du match à Toulouse, je leur ai dit, pour leur remonter le moral, qu'on avait gagné au stadium l'année dernière mais qu'on avait perdu au stade de France.
Mario a trouvé bon de renchérir :
- C'est sûr, ça ne veut rien dire parce que l'année d'avant, on avait perdu à Toulouse et perdu au stade de France...
Pour une fois que j'essayais d'être sympa...
Cette équipe me donne une impression étrange : j'ai le sentiment qu'ils ont fait exprès de ne pas lâcher les chevaux pour éviter de se remettre la pression comme l'année dernière.

Quand j'ai fait part de cette idée au président, il m'a répondu :
- Ouais, pourquoi pas... Mais ce serait bien que cette année on aille chercher du plaisir ailleurs que dans la souffrance...

mardi 17 février 2009

Vamos voltar

Ce n'est qu'au retour que Jean-Marc m'a annoncé la bonne nouvelle :
- Comme c'étaient les soldes, ils m'ont proposé une deuxième année pour le prix d'une. Donc, vous y retournez l'année prochaine. Sinon, c'était sympa ? Vous êtes allé dans le petit restau de morue que ma femme de ménage vous avait indiqué ? Et les Portugaises, elles sont plus jolies qu'à Clermont ? Pourquoi est-ce que tous les joueurs ont l'air déprimés ? En tout cas, super ski à Super Besse : poudreuse légère, pas trop froid, grand bleu. T'as vu le bronzage ? Tu ne dis rien ? De toute façon, le président a été très clair : on est encore trop faible sur les CSP SUP d'origine lusitanienne à Clermont : on est très mal positionné par rapport au foot. Donc, à fond sur le Portugal !
J'ai failli avoir une réaction violente mais je me suis calmé en pensant que pendant ce temps-là, au moins, il n'avait pas acheté de joueur...

lundi 16 février 2009

Que c'est triste Faro...

- Ma femme de ménage m'avait pourtant recommandé cet endroit. Sinon, il fait beau en Auvergne.
C'est la seule chose que Jean-Marc a trouvé à nous dire au téléphone quand on l'a appelé pour lui expliquer qu'on s'entraînait depuis trois jours sous la pluie. Pour préparer des mois de mai qui chantent, on a fait mieux.
Enfin, on a déjà pu réfléchir au plan B au cas où il pleuvrait à Bordeaux ou à Marseille le jour de la demie...
Sinon, j'ai commis l'erreur d'emmener les joueurs voir un spectacle de Fado, pour leur changer les idées : A la fin de la représentation, ils étaient tous en pleurs. Jacquet et Domingo se sont ensuite enfermés deux jours pour jouer à la playstation. Pierrot avait l'air encore plus abattu que d'habitude. Roro a lâché que c'était plus triste que de perdre trois finales. Il n'y avait que les Argentins qui semblaient avoir tenu le coup. Quand je suis allé voir Mario, il m'a dit, avec sa voix rocailleuse de gaucho de la pampa :
- Tout ça ne vaut pas un bon vieux tango de chez nous. Tu te souviens, Martin, de cette milonga qui parle du départ et de la perte ?
Martin a répondu :
- Adios Argentina ?
- Exactement !
Et là, ils se sont mis à psalmodier une chanson à faire dresser les poils du dos de Jamie Cudmore ou à faire repousser les cheveux sur la tête de Keith Woods. A côté de ça, Tana Umaga dansant le kapa o pango me faisait l'effet d'un spectacle de Holiday on Ice.
Je suis finalement parti me coucher en chialant comme un môme. Heureusement, j'avais gardé le doudou que j'avais offert à Brock à son arrivée à Clermont et qu'il m'avait rendu avant de partir se marier et je me suis endormi en le serrant très fort dans mes bras, rêvant à tous les essais que Naps allait marquer d'ici la fin de la saison.

dimanche 15 février 2009

Voyage de classe

Après les States, le Portugal...
Le plus dur a été de me séparer de Brock qui partait se marier en Australie. J'ai d'abord vérifié que la compagnie aérienne ne figurait pas sur la liste noire. Ensuite, je lui ai dit de bien réfléchir : s'il avait des doutes, il était encore temps de faire demi tour, il était jeune, il avait le droit d'avoir fait une erreur. Est-ce qu'il avait bien tout pesé ? Que ce n'était pas comme choisir entre faire jouer son premier centre dans l'intervalle et taper une chandelle dans la zone 4...

Je ne sais pas pourquoi, mais il avait l'air plutôt amusé au moment où je lui ai remis son petit tupperware avec son Saint Nectaire et ses pâtes de fruits... Ce doit être ça la classe des grands joueurs : décontraction dans les moments difficiles...
C'est drôle comme l'aérogare d'Aulnat m'a paru grande et vide tout d'un coup. Il a fallu que je rejoigne les autres qui étaient en train d'embarquer. Entre temps, j'ai fait un détour pour m'isoler et pleurer : Dieu qu'il est difficile de voir sa projéniture quitter le domicile familial et voler de ses propres ailes.

dimanche 1 février 2009

En arrière Bayonne

Ce n'est pas pour me vanter, mais un autre de nos poursuivants est venu chercher sa valise de points à Clermont.
Ce qui m'inquiète et me rassure à la fois : comment peut-on jouer aussi mal et marquer autant ? Il faudrait que j'en parle à Bernard Laporte...