Ce matin, lorsque je suis arrivé à l'entraînement, tout le groupe était sur le terrain en train de faire des séries de pompes. Frank Azéma portait un uniforme des AS Marines, avec un stick de commandement sous le bras. Il s'époumonait :
- Alors bande de chiffes molles, espèces de joueurs du dimanche de club de quatrième série, raclures de bacs à douche de vestiaires, vous allez me bouffer le gazon à force lécher la pelouse, bande de lesbiennes en shorts moulants ! Trente-et-un ! Trente-deux ! Trente-trois ! On ne s'arrête pas ! Le premier qui lâche est un lâche !
Frank faisait les cent pas en contemplant les joueurs d'un air méprisant. En passant devant Jean-Marcelin, il s'accroupit et se mit à hurler à l'oreille de Jim :
- Alors le mouflet ! On est allé tirer sa crampe au Pays de Galle ? Est-ce que tu t'es fait reluire le conduit par Gareth Thomas ou est-ce que tu t'es endormi dans ton vomi dans une ruelle sombre de Cardiff après un trip en voiturette ? C'est fini les berceuses chantées par Jo Maso ! C'est terminé le Goret qui vient te faire un bisou avant de te border ! C'est fini les cinq étoiles payés par la fédé ! Retour à la vraie vie ! Ici, c'est l'entraînement, le vrai ! On n'est pas en colonie de vacances ! Plus bas ! Encore ! Plus bas j'ai dit !
Frank se releva, fit quelques pas, se planta devant Roro qui ahanait et lui lança quelques encouragements à sa façon :
- Et qu'est-ce que tu crois, l'ancien ? Qu'on est à la fête du slip ? Que tes prestations indigentes en équipe de France vont te permettre de jouer contre les Saracens ? Si ça continue, tu vas juste aller à Londres pour te faire mesurer l'intervalle entre les roustons par les tailleurs de Saville Row ! A ce train-là, tu vas regarder le match en tribune avec Pipa Middleton ! T'en profiteras pour te rafraîchir le brushing, il paraît qu'elle a un excellent coiffeur ! Parce que les Sarries, c'est de l'épais, c'est du Sud Af élevé à la créatine cancérigène et il va falloir vous sortir les doigts de votre auguste arrière train si vous voulez voir Bordeaux autrement qu'écrit sur des bouteilles consignées à la supérette du coin, bande de dégénérés !
Il s’apprêtait à continuer son petit manège lorsque je lui fis signe de me rejoindre :
- Que se passe-t-il ? Les mecs étaient en retard à l'entraînement ?
- Pas du tout ! Je m'inspire des techniques de management les plus éprouvées de l'armée américaine. Je ne veux surtout pas que les gars s'imaginent que c'est arrivé alors que le plus dur reste à faire. Je les traîne donc plus bas que terre pour leur éviter de prendre le melon. J'évite la décompression, quoi !
Et il repartit aussitôt en direction des Fidjiens qui, manifestement, ne mettaient pas l'ardeur souhaitée à pomper, là-bas au fond...
- Alors la compagnie créole, c'est mardi gras ? On a décidé de faire une petite pause ? En position ! Je vais vous faire regretter le jour où vous avez quitté les îles pour venir bouffer de la truffade au pays des pneus ! Un ! Deux ! Trois ! Quatre ! Cinq ! Sitiveni ! Compte à ma place et tu t'arrêteras quand je reviendrai, et encore, si je suis de meilleure humeur, ce qui ne risque pas d'arriver quand je vois vos gueules de premiers communiants qui frappent à la porte du bordel ! Regardez-moi ça ! Vous valez pas mieux qu'un Racingman ! On dirait un charter d'Irlandais un soir de gel au Stade de France ! Quand je vous vois, j'ai envie de prendre ma licence au curling...
Puis il s'approcha de Morgan :
- Alors le Merdeux ! Faudra te torcher la prochaine fois que tu m'adresseras la parole ! La merde au cul, ça fait mauvais effet et j'ai l'impression de parler à un balais de chiottes ! A propos de chiottes, toi qui es si fort pour commander, tu prendras un de tes potes avec toi et t'iras me nettoyer les toilettes du stade après l'entraînement ! Et y'a intérêt que ça brille ! Je veux pouvoir y manger mon quatre heures et faire mon thé avec l'eau de la cuvette ! Faut qu'ça sente le bloc opératoire et pas la pucelle qui s'néglige ! Qu'est-ce que t'en penses, le Merdeux ?
Tout en pompant, Morgan gueula :
- Chef oui Chef !
Après quelques instants, Franck mit fin à la séquence. Les joueurs s'écroulèrent en râlant. Le répit fut de courte durée :
- Allez ! Relevez-vous, les jaunes et bleues bites ! On va pas s'arrêter là ! Tout le monde debout et en petite foulée ! Han-Deï ! Han-Deï ! Han-Deï ! Han-Deï ! Soldat Presley, le ton !
Elvis se mit à chanter pendant que le groupe commençait un tour de terrain :
- De moi il faut se méfier !
Les autres reprirent en cœur :
- De nous il faut se méfier !
Elvis :
- Je ne vis que pour plaquer !
Le chœur :
- On ne vit que pour plaquer !
Elvis :
- Ce que j'aime c'est découper !
Le chœur :
- Ce qu'on aime c'est découper !
Elvis :
- Je suis un joyeux boucher !
Le chœur :
- On est des joyeux bouchers !
Puis Franck prit le relais :
- Ça c'est l'ballon, ça c'est mon dard !
On va tous lui rentrer dans l'lard !
Je les regardais s'éloigner en me remémorant l'heureux temps du service militaire et me félicitant de pouvoir annoncer à Jean-Marc que l'on préparait de la meilleure des façons la réception de l'USAP...
PS : Si vous survivez à mon instruction, vous deviendrez des prêtres de la mort implorant la guerre...
Frank faisait les cent pas en contemplant les joueurs d'un air méprisant. En passant devant Jean-Marcelin, il s'accroupit et se mit à hurler à l'oreille de Jim :
- Alors le mouflet ! On est allé tirer sa crampe au Pays de Galle ? Est-ce que tu t'es fait reluire le conduit par Gareth Thomas ou est-ce que tu t'es endormi dans ton vomi dans une ruelle sombre de Cardiff après un trip en voiturette ? C'est fini les berceuses chantées par Jo Maso ! C'est terminé le Goret qui vient te faire un bisou avant de te border ! C'est fini les cinq étoiles payés par la fédé ! Retour à la vraie vie ! Ici, c'est l'entraînement, le vrai ! On n'est pas en colonie de vacances ! Plus bas ! Encore ! Plus bas j'ai dit !
Frank se releva, fit quelques pas, se planta devant Roro qui ahanait et lui lança quelques encouragements à sa façon :
- Et qu'est-ce que tu crois, l'ancien ? Qu'on est à la fête du slip ? Que tes prestations indigentes en équipe de France vont te permettre de jouer contre les Saracens ? Si ça continue, tu vas juste aller à Londres pour te faire mesurer l'intervalle entre les roustons par les tailleurs de Saville Row ! A ce train-là, tu vas regarder le match en tribune avec Pipa Middleton ! T'en profiteras pour te rafraîchir le brushing, il paraît qu'elle a un excellent coiffeur ! Parce que les Sarries, c'est de l'épais, c'est du Sud Af élevé à la créatine cancérigène et il va falloir vous sortir les doigts de votre auguste arrière train si vous voulez voir Bordeaux autrement qu'écrit sur des bouteilles consignées à la supérette du coin, bande de dégénérés !
Il s’apprêtait à continuer son petit manège lorsque je lui fis signe de me rejoindre :
- Que se passe-t-il ? Les mecs étaient en retard à l'entraînement ?
- Pas du tout ! Je m'inspire des techniques de management les plus éprouvées de l'armée américaine. Je ne veux surtout pas que les gars s'imaginent que c'est arrivé alors que le plus dur reste à faire. Je les traîne donc plus bas que terre pour leur éviter de prendre le melon. J'évite la décompression, quoi !
Et il repartit aussitôt en direction des Fidjiens qui, manifestement, ne mettaient pas l'ardeur souhaitée à pomper, là-bas au fond...
- Alors la compagnie créole, c'est mardi gras ? On a décidé de faire une petite pause ? En position ! Je vais vous faire regretter le jour où vous avez quitté les îles pour venir bouffer de la truffade au pays des pneus ! Un ! Deux ! Trois ! Quatre ! Cinq ! Sitiveni ! Compte à ma place et tu t'arrêteras quand je reviendrai, et encore, si je suis de meilleure humeur, ce qui ne risque pas d'arriver quand je vois vos gueules de premiers communiants qui frappent à la porte du bordel ! Regardez-moi ça ! Vous valez pas mieux qu'un Racingman ! On dirait un charter d'Irlandais un soir de gel au Stade de France ! Quand je vous vois, j'ai envie de prendre ma licence au curling...
Puis il s'approcha de Morgan :
- Alors le Merdeux ! Faudra te torcher la prochaine fois que tu m'adresseras la parole ! La merde au cul, ça fait mauvais effet et j'ai l'impression de parler à un balais de chiottes ! A propos de chiottes, toi qui es si fort pour commander, tu prendras un de tes potes avec toi et t'iras me nettoyer les toilettes du stade après l'entraînement ! Et y'a intérêt que ça brille ! Je veux pouvoir y manger mon quatre heures et faire mon thé avec l'eau de la cuvette ! Faut qu'ça sente le bloc opératoire et pas la pucelle qui s'néglige ! Qu'est-ce que t'en penses, le Merdeux ?
Tout en pompant, Morgan gueula :
- Chef oui Chef !
Après quelques instants, Franck mit fin à la séquence. Les joueurs s'écroulèrent en râlant. Le répit fut de courte durée :
- Allez ! Relevez-vous, les jaunes et bleues bites ! On va pas s'arrêter là ! Tout le monde debout et en petite foulée ! Han-Deï ! Han-Deï ! Han-Deï ! Han-Deï ! Soldat Presley, le ton !
Elvis se mit à chanter pendant que le groupe commençait un tour de terrain :
- De moi il faut se méfier !
Les autres reprirent en cœur :
- De nous il faut se méfier !
Elvis :
- Je ne vis que pour plaquer !
Le chœur :
- On ne vit que pour plaquer !
Elvis :
- Ce que j'aime c'est découper !
Le chœur :
- Ce qu'on aime c'est découper !
Elvis :
- Je suis un joyeux boucher !
Le chœur :
- On est des joyeux bouchers !
Puis Franck prit le relais :
- Ça c'est l'ballon, ça c'est mon dard !
On va tous lui rentrer dans l'lard !
Je les regardais s'éloigner en me remémorant l'heureux temps du service militaire et me félicitant de pouvoir annoncer à Jean-Marc que l'on préparait de la meilleure des façons la réception de l'USAP...
PS : Si vous survivez à mon instruction, vous deviendrez des prêtres de la mort implorant la guerre...
Attention à toi Vern, tu vas te faire dégommer dans les toilettes par le tireur d'élite James !
RépondreSupprimerEn parlant de jaquette, que serait le blog de Vern sans le coming-out de Gareth ? Va falloir renouveler les vannes un peu
RépondreSupprimerOui, c'est ce qu'on appelle un running gag : ça donne du lien et de la cohérence entre les articles - je pense que le Blog de Vern ne doit rien à G Thomas, pour lequel j'ai le plus grand respect et que, de mémoire, j'ai "utilisé" pour la première fois cette semaine. C'est facile, je le reconnais, mais il faut bien se mettre au niveau d'un sergent des Marines... Pour des réflexions plus profondes sur la pédication, voir ici : http://leblogdevern.blogspot.fr/2012/01/pedication.html
SupprimerC'est vrai, c'est la proximité des deux vannes qui me l'a fait remarqué. J'aurais du dire "que serait le blog de Vern en ce moment"
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